Un renouveau porté par des tendances actuelles
Mais voilà un retournement étonnant : depuis quelques décennies, ces variétés oubliées renaissent dans les mains de vignerons audacieux, soutenus par une nouvelle conscience collective. Pourquoi cette réhabilitation ?
La quête d’authenticité
Les consommateurs, lassés par une certaine uniformité aromatique, cherchent de nouvelles expériences. Ils veulent des vins qui racontent une histoire, des flacons uniques liés au terroir et à la tradition régionale. Les cépages anciens, souvent typiques de leur aire géographique, permettent de répondre à cette attente. Ils incarnent l’intimité d’un terroir, une identité qui s’oppose aux grands assemblages mondialisés.
Résilience face au changement climatique
Les défis climatiques jouent également un rôle crucial. Certains cépages anciens, résistants à la chaleur et nécessitant peu d’eau, s’avèrent être des réponses appropriées pour les régions où les vignes souffrent d’une augmentation des températures et de la sécheresse. Prenons l’exemple du picpoul noir dans le Languedoc : longtemps marginalisé, il montre aujourd’hui une résilience naturellement adaptée aux conditions méditerranéennes.
Un engagement pour la biodiversité
Redonner vie aux cépages oubliés, c’est aussi travailler à sauvegarder le patrimoine génétique viticole. On estime que, sur les 10 000 cépages identifiés dans le monde, environ 1 400 seulement sont encore utilisés pour la production de vin à échelle mondiale (source : Organisation Internationale de la Vigne et du Vin). Cette diversité est une ressource inestimable pour affronter les enjeux futurs de la vigne.