Cépages emblématiques : leur portrait sensoriel sous la loupe
Comment reconnaît-on le sauvignon blanc à l’aveugle ?
Un sauvignon de Loire ou de Marlborough (Nouvelle-Zélande) lâche immédiatement ses notes de citron vert, de buis coupé, parfois même de fruit de la passion. Mais tout l’art est d’éviter la confusion avec un chenin jeune (aromatique aussi) ou un riesling d’Alsace. Pour s’en sortir : rechercher le “croquant herbacé” unique du sauvignon, cette impression de morsure fraîche.
Pinot noir, la discrétion élégante
À l’aveugle, distinguer un pinot noir d’un gamay est l’un des exercices favoris des dégustations de concours. Mais la clef réside dans l’élégance de son fruit, la suavité de son tanin, la touche terreuse évoquant la forêt après la pluie. Une anecdote : en 1976, lors du fameux “Jugement de Paris”, des juges expérimentés confondirent à plusieurs reprises pinot californien et bourguignon (Time Magazine, 1976).
Viognier, la poésie du fruit mûr
Son parfum de pêche blanche, d’abricot, parfois de violette, et l’ampleur en bouche, peu acide, dense et caressante, en font une exception française (moins de 5 000 hectares recensés en 2023, selon FranceAgriMer). La volupté du viognier, rarement imitée, sert souvent de repère direct, à condition de ne pas le confondre avec un chardonnay richement mûri.