Une tradition vinicole en pleine remise en question
Si les vignes ont été implantées au Chili dès le XVIe siècle par les conquistadors espagnols, ce n’est qu’à partir des années 1980 que le pays a connu un essor considérable avec l’arrivée d’investisseurs étrangers et de techniques modernes. Mais aujourd’hui, le Chili cherche à dépasser l’image de « producteur fiable et abordable » qui a marqué son développement à l’export.
Longtemps, le marché des vins chiliens s’est structuré autour de monocultures intensives et de vins accessibles en prix. Cette orientation a certes permis au Chili de monopoliser certains segments du marché mondial, mais elle a souvent éclipsé la richesse et la diversité de nombreux petits producteurs. Depuis une décennie, on observe pourtant un retour aux sources et une « révolution artisanale ».
La montée des vins d’auteur
Dans des zones parfois oubliées, des vignerons audacieux ressuscitent des cépages anciens et travaillent de manière plus respectueuse de leur environnement. Prenons l’exemple de la vallée d’Itata, où de jeunes producteurs exploitent des parcelles de pieds de vigne âgés de plus de 100 ans sans irrigation, produisant des vins singuliers, frais et légers.
Ce mouvement s’accompagne également d’une réflexion sur l’identité du vin chilien. On observe ainsi une quête de typicité : des vins qui reflètent réellement leur terroir et s’affranchissent des standards internationaux souvent imposés par le marché.