De l’incertitude climatique à l’adaptation constante
L’éternel recommencement du vigneron ne signifie pas routine. Au contraire, Étienne Priou insiste sur la nécessité d’apprendre à chaque saison : « Nul ne dompte la nature. C’est elle qui nous rappelle, d’un coup de gel ou d’une averse oubliée, que tout se rejoue, chaque année, chaque instant ». Autrement dit, l’histoire ne repasse jamais les plats de la même façon.
Les chiffres sont éloquents : en France, 52 % des vignes ont souffert d’aléas climatiques en 2021, faisant de cette année l’une des plus difficiles du XXIe siècle selon le Bureau interprofessionnel des vins de Bordeaux. À Savennières, les vendanges précoces de 2022 — avancées de dix jours par rapport à la moyenne 1981-2010 (source : Météo France) — ont bouleversé les habitudes, obligeant à repenser l’organisation du travail et la récolte.
La répétition est donc doublée d’un ajustement permanent, fait d’observations patientes et d’instincts aiguisés. Cette oscillation entre tradition et adaptation forme le quotidien du vigneron. Pour Étienne Priou, « ce qui se répète, c’est le besoin de réinventer nos réponses aux défis. »