Un phénomène d’ampleur : la contrefaçon de vins français en Chine
L’histoire d’amour entre la Chine et les grands vins français n’est plus à écrire. Depuis les années 2000, le marché chinois s’est imposé comme un eldorado pour Bordeaux, Bourgogne et Champagne. Mais, à l’ombre des étiquettes prestigieuses, un business parallèle s’est développé, celui de la contrefaçon. Selon l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), près d’une bouteille de “Lafite” sur deux consommée en Chine serait contrefaite (source : Vitisphere, décembre 2019).
Dans certains bars de Shanghai, les “Château Lafite” en vente à prix cassés sont suspects. Parfois, l’illusion est subtile : étiquettes imitées à la perfection, cuvée jamais produite… Ou l’art du “copywine”, qui détourne à la fois l’étiquette et l’histoire. Pour la France, ce n’est pas qu’une affaire de prestige, mais aussi un enjeu économique colossal : fin 2022, les exportations de vin vers la Chine représentaient encore 614 millions d’euros d’après la FEVS (Fédération des Exportateurs de Vins & Spiritueux de France), bien que le sommet de 1,2 milliard d’euros de 2017 ne soit plus qu’un souvenir à cause de crises successives et de la concurrence montante des vins nationaux.
Le vin “français” est ainsi devenu l'un des produits agricoles les plus copiés sur la place chinoise, devant le Cognac ou le fromage… Mais comment le géant asiatique traite-t-il les faussaires ? Entre offensives légales, contrôles policiers et coopérations internationales, la Chine s’est-elle vraiment donnée les moyens d’endiguer le phénomène ?